Fédération Ivoirienne de Taekwondo
En route pour les États-Unis, un industriel français passionné de sport, convaincu que le sport peut être une activité lucrative dans un pays fraîchement sorti de l’indépendance et en plein développement, Alphonsi, persuade un jeune, coréen de 31 ans du nom de KIM YOUNG TAE, de modifier ses plans de pour le rejoindre à Abidjan. Nous sommes en juillet 1968, en pleines vacances scolaires pour de nombreux élèves et étudiants en Côte d’Ivoire, ainsi que pour de nombreux travailleurs européens.
KIM YOUNG TAE, découvrant pour la première fois le sol africain, s’installe en bordure de la Lagune Ebrié à l’Avenue Chardy, dans un immeuble du quartier du Plateau, au 1er étage, pour débuter son activité d’enseignement du Taekwondo. À cette époque, de nombreux judokas et karatékas se demandent qui est ce jeune asiatique frêle qui vient se mesurer à eux et les défier sur leur propre territoire. Intrigués, ils convergent vers le club du Coréen, appelé « WEIDER », pour découvrir de près ce qu’il peut enseigner, découvrir le Taekwondo.
Les premiers élèves de KIM YOUNG TAE sont principalement des Européens et d’autres expatriés. Très rapidement, les judokas et karatékas sont fascinés par la beauté des techniques de Taekwondo, qui se distinguent nettement de celles du karaté. Les déplacements et les jeux de jambes pour déséquilibrer l’adversaire suscitent l’admiration. En l’espace de six mois, le coréen, ceinture noire 6ème Dan, attire de nombreux adeptes, issus soit du karaté, soit du judo, avides d’apprendre les techniques de coups de pied pour enrichir leur pratique.
La qualité des cours et la fluidité des mouvements permettant d’enchaîner les coups de pied attirent beaucoup d’amateurs ainsi que d’autres pratiquants d’arts martiaux, parmi lesquels René Beauville.
Un an après son arrivée, Me Kim est sollicité de toutes parts, aussi bien pour établir des clubs que pour dispenser des cours particuliers. Des autorités politiques et administratives du pays, passionnées par les sports de combat, se joignent également à cet engouement. Parmi elles, l’officier de la Gendarmerie Nationale Gaston OUASSENAN Koné. À cette époque, la seule fédération d’arts martiaux était la Fédération Ivoirienne de Judo et de Disciplines Associées (FIJDA). Le Taekwondo, en tant qu’art martial, a donc choisi de s’affilier à la FIJDA.
La montée en popularité du Taekwondo incite le Grand Maître KIM YOUNG TAE et ses élèves à envisager la création d’une fédération indépendante dédiée à cet art martial. L’unanimité se forme autour de l’Officier de Gendarmerie Gaston OUASSENAN Koné pour mener à bien ce projet. C’est ainsi que naît la Fédération Ivoirienne de Taekwondo, connue sous l’acronyme FITKD, qui obtient officiellement son agrément du Ministère de l’Intérieur le 3 juillet 1973. Son premier président est naturellement le Général OUASSENAN, et le siège de la FITKD est établi à l’École de la Gendarmerie, dans les locaux de son président.
Doté d’un charisme incontesté et d’une grande passion, le Président de la FITKD, en véritable manager s’entoure d’une équipe de gens prêts à s’engager sans rétribution. Ils ont tous le même objectif, imposer le Taekwondo comme leader des arts martiaux au plan local, conquérir l’Afrique et être parmi l’élite mondiale. L’objectif est clair : créer suffisamment de clubs à travers Abidjan, ciblant l’armée, le milieu scolaire, universitaire et la population civile.
En tant que sport de combat et discipline militaire, l’équipe dirigée par le Président OUASSENAN a réussi à convaincre les autorités militaires et paramilitaires d’établir des clubs au sein de leurs unités. C’est ainsi que sont nés les Clubs du 1er Bataillon d’Akouédo, de l’École de Gendarmerie, de l’École de Police, de l’École des Douanes, ainsi que le Club du GATL à Port Bouet. Pour toucher le milieu scolaire et universitaire, l’Université nationale de Côte d’Ivoire, aujourd’hui Université de Cocody, a été ciblée, donnant naissance au Club de l’Université. D’autres clubs ont été créés dans les cités universitaires telles que la Cité Rouge, la Cité Mermoz, la Cité de Vridi, ainsi que dans les écoles comme l’ENSA et l’ENSTP à Abidjan, puis à Yamoussoukro.
Quant à la population civile, des clubs tels que le club du stade Félix Houphouët Boigny, installé au sein du Club Eburnéen appartenant à l’Ambassadeur Louis Guirandou N’Diaye, l’Otarie Club de Biétry, le Club d’Air Afrique au Plateau, voient le jour. Le Président et son équipe ne se contentent pas de ces réalisations. Ils sollicitent le soutien des autorités administratives afin d’étendre la pratique du
Taekwondo à l’intérieur du pays. Sous la direction du technicien coréen, une équipe de démonstration est mise sur pied, parcourant les villes et profitant des festivités de l’indépendance pour présenter le Taekwondo au public. Cette stratégie porte ses fruits, et des clubs voient le jour à Bouaké, Katiola, San Pédro, Bouaflé, avec le soutien du corps préfectoral et des autorités administratives locales. Entre 1973 et 1975, la direction de la Fédération Ivoirienne de Taekwondo (FITKD) se distingue. Le Taekwondo s’affirme et prend une avance significative sur le judo et le karaté en termes de popularité et d’organisation structurelle. Pendant que les dirigeants implantent le Taekwondo au niveau local,
leur objectif est de faire de la Côte d’Ivoire la locomotive du Taekwondo en Afrique. Le rôle joué par le Taekwondo ivoirien en tant que première fédération africaine à participer à la création de la Fédération Mondiale de Taekwondo en 1973 à Séoul, en Corée, est capital. Cela profite à la FITKD, et le Taekwondo bénéficie du soutien des diplomates coréens en Côte d’Ivoire. La gestion du Président Ouassenan suscite admiration et intérêt, plaçant le Taekwondo au cœur de l’attention. La vision du père fondateur se décline en deux axes.
Le premier vise à faire forte impression sur le plan sportif pour démontrer l’implantation solide du Taekwondo en Côte d’Ivoire et mettre en avant le travail technique accompli par l’expert coréen en un laps de temps relativement court.
Le second axe vise à être le leader du Taekwondo en Afrique en tant que locomotive. Cette politique est bien menée et réussie. La constitution d’une équipe nationale capable de briller lors des rendez-vous mondiaux est impérative. Les élèves entraînés par le Grand Maître KIM YOUNG TAE rivalisent d’efforts pour se hisser parmi les meilleurs athlètes. Pour former une équipe de premier plan,
il est essentiel de susciter la compétition entre les clubs, favorisant ainsi l’ascension des plus méritants vers l’équipe A. Les autres demeurent au sein de l’équipe B jusqu’à ce qu’ils démontrent leur valeur pour rejoindre l’équipe A. L’organisation de championnats nationaux et internationaux s’avère nécessaire. Afin de promouvoir le talent local, les responsables fédéraux mettent en place des championnats nationaux,
le tout premier ayant lieu à l’école de Police en 1975. La Côte d’Ivoire ambitionne de ne manquer aucun championnat du monde. À partir de 1975, les championnats nationaux sont organisés entre les ceintures de
Couleur bleue et rouge, puis entre les ceintures noires. Seuls les compétiteurs les plus performants ont l’opportunité d’intégrer les équipes nationales. Des défis individuels sont lancés, des paris entre clubs animent l’atmosphère sportive. Tout cela se déroule dans un esprit de fair-play, créant ainsi de nombreuses amitiés. L’émulation et la motivation des compétiteurs donnent lieu à des combats épiques, marqués par des gestes techniques remarquables.
La constitution d’une équipe nationale capable de briller lors des rendez-vous mondiaux est impérative. Les élèves entraînés par le Grand Maître KIM YOUNG TAE rivalisent d’efforts pour se hisser parmi les meilleurs athlètes. Pour former une équipe de premier plan, il est essentiel de susciter la compétition entre les clubs, favorisant ainsi l’ascension des plus méritants vers l’équipe A. Les autres demeurent au sein de l’équipe B jusqu’à ce qu’ils démontrent leur valeur pour rejoindre l’équipe A. L’organisation de championnats nationaux et internationaux s’avère nécessaire.